Excellente nouvelle, Pierre-Eric Sutter et Sylvie Chamberlin ont créé récemment la maison des éco-anxieux (MEA), mis en ligne un site, sorti le 15 juin un livre intitulé « Bien vivre son éco-anxiété » et contribué à la campagne de sensibilisation : « tu flippes ? » de #onestprêt.

Le site de la MEA regorge de ressources et d’infos pertinentes pour soutenir les personnes éprouvant de l’éco-anxiété, cette réaction complètement naturelle et saine à la situation actuelle.

Au menu : un test pour mesurer son éco-anxiété, des pistes pour la comprendre et bien la vivre (notamment la courbe de l’éco-anxiété dont je suis fan), etc.

L’enquête en cours de l’OBSECA (1er observatoire français de l’éco-anxiété, co-créé par l’OBVECO et la MEA) montre que 2,5 millions de Français souffrent d’éco-anxiété. Ces chiffres s’alourdissent au fil de l’intensification des crises environnementales, sociales et des nombreux effritements en cours. Situation à la fois préoccupante et salutaire, car cela peut aussi nous permettre de réagir avec justesse et créativité et de nourrir nos actions pour prendre soin de la vie, notamment grâce au « Travail qui relie ».

La fameuse enquête du Lancet alertait déjà en 2021 tandis qu’une étude de l’UCLouvain indiquait la même année « qu’un Belge sur 10 souffre d’éco-anxiété sévère ». Bref, ne serait-il pas urgent de réagir et de s’organiser de façon adaptée ?

Agir individuellement et collectivement, sensibiliser autour des enjeux de santé, créer des réseaux des tempêtes (comme les appelle Joanna Macy, initiatrice du « Travail qui relie »), recenser les accompagnants, thérapeutes, psychologues, psychiatres, etc. compétents dans ce domaine, tout cela peut contribuer à imaginer des futurs désirables et des réponses adaptées.

C’est ce qu’ont réalisé par exemple nos voisins belges en créant un réseau des tisserand.e.s.

A l’heure actuelle en France trois réseaux de professionnels sont en cours de création et de structuration pour permettre d’identifier des professionnels de l’accompagnement de l’éco-anxiété : celui de la MEA précédemment citée (cf. leur page ressources/relier), du RAFUE (le réseau des professionnels de l’accompagnement face à l’urgence écologique) et de l’AFECOP (association francophone d’éco-psychologie) dont Biophilia est membre.

D’autres soutiens existents, les ateliers gratuits des Ecolos anonymes initiés à Toulouse, les ateliers, cafés et tissages biophilisés, etc.

En mandarin l’idéogramme wei ji signifie à la fois crise et opportunité !

Alors, comment souhaitez vous naviguer dans ces tempêtes et les aborder, prêts à accueillir vos ressentis, à vous relier à vous, à la nature dont nous faisons partie et aux autres vivants pour agir avec élan, inspiration et justesse ?